Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/408

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Un grand intérêt doit exciter l’Angleterre à prévenir par tous les moyens poſſibles, la décadence d’un ſi précieux établiſſement. C’eſt l’unique boulevard des nombreuſes & petites iſles qu’elle occupe dans ces parages. Toutes ont les yeux fixés ſur Antigoa & ſur le Havre Anglois, port excellent où mouillent les forces navales chargées de leur sûreté, & où les eſcadres trouvent réunis dans des arſenaux & des magaſins très-bien entendus, les objets néceſſaires pour aſſurer leurs opérations. L’entretien des médiocres fortifications qui entourent les deux principales rades ; une partie de la ſolde des ſix cens hommes chargés de leur défenſe ; les frais qu’entraîne l’artillerie : ces dépenſes ſont à la charge de la colonie, & abſorbent les deux tiers des 272 582 liv. qu’elle eſt obligée de demander annuellement à ſes habitans.

C’eſt un trop grand fardeau. Pour en diminuer le poids, l’aſſemblée de l’iſle imagina de mettre une taxe ſur tous ceux de ſes propriétaires qui réſideroient en Europe : mais la métropole annula un règlement qui bleſſoit ouvertement la liberté individuelle.

Alors la colonie ordonna que les cultivateurs