Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/434

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Venables, conquérans de la Jamaïque, en avoient remis le commandement à l’homme le plus ſage, qui ſe trouvoit le plus ancien officier. C’étoit Dodley, qui avoit plié ſous l’autorité d’un citoyen vainqueur, mais ſans rien perdre de ſon attachement pour les Stuarts. Deux fois Cromwel, qui avoit démêlé ces ſentimens ſecrets, lui ſubſtitua de ſes partiſans, & deux fois leur mort replaça Doctrey à la tête des affaires.

Les conſpirations qu’on tramoit contre lui furent découvertes & diſſipées. Jamais il ne laiſſa impunies les moindres brèches faites à la diſcipline. La balance fut, dans ſes mains, toujours égale entre la faction que ſon cœur déteſtoit & celle qu’il aimoit. L’induſtrie étoit excitée, encouragée par ſes ſoins, ſes conſeils & ſes exemples. Son déſintéreſſement appuyoit ſon autorité. Content de vivre du produit de ſes plantations, jamais on ne réuſſit à lui faire accepter des appointemens. Simple & familier dans la vie privée, il étoit dans ſa place intrépide guerrier, commandant ferme & sévère, ſage politique. Sa manière de gouverner fut toute militaire : c’eſt qu’il avoit à contenir ou policer une colonie naiſ-