Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/482

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bâtiment qui eut le bonheur de regagner l’Angleterre.

Trois ans après fut formée à Londres une compagnie pour peupler les Bermudes entièrement déſertes. On y envoya ſoixante hommes que beaucoup d’autres ne tardèrent pas à ſuivre. Ils occupèrent d’abord Saint-George, celle de ces iſles qui avoit le meilleur port, & avec le tems toutes celles qui étoient ſuſceptibles de culture. Les terres furent exactement meſurées & diſtribuées aux habitans, ſelon que leurs familles étoient plus ou moins nombreuſes.

Ce qu’on publioit de la ſalubrité, de la douceur de ce climat y attira des colons de toutes les parties de l’empire Britannique. On s’y rendoit des Antilles pour recouvrer la ſanté, & des provinces ſeptentrionales pour jouir paiſiblement d’une fortune acquiſe par d’heureux travaux. Pluſieurs royaliſtes allèrent y attendre la fin des jours de Cromwel qui les opprimoit. Waller entr’autres, poëte charmant, ennemi de ce tyran libérateur, paſſa les mers, & chanta ces iſles fortunées, inſpiré par l’influence de l’air & la beauté du payſage, vrais dieux de la