Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/505

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

conſervent même pendant la plus grande chaleur du jour, empêche cette ſurabondance de tranſpiration, qui fait périr la plupart des Européens, par la séchereſſe & l’acrimonie d’un ſang inflammable & dépouillé de ſon fluide. On allumeroit du feu pendant la nuit dans les caſes, pour diviſer le mauvais air qui pourroit s’y être introduit. Cet uſage établi conſtamment dans certaines parties de l’Afrique, auroit en Amérique l’effet qu’on doit en attendre, eu égard à l’analogie des deux climats.

Ces précautions priſes, nous commencerions à abattre le bois, mais à l’éloignement de cinquante toiſes au moins des cabanes. Lorſque la terre ſeroit découverte, les eſclaves ſeroient envoyés au travail à dix heures du malin ſeulement, c’eſt-à-dire, après que le ſoleil auroit divisé les vapeurs, & que le vent les auroit chaſſées. Les quatre heures perdues depuis le lever du jour, ſeroient plus que compensées par l’activité des cultivateurs dont on ménageroit les forces, & par la conſervation de l’eſpèce humaine. On continueroit cette attention, ſoit qu’il fallût défricher les terres ou les enſemencer, juſqu’à ce que