Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/53

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fier leurs tréſors à la culture. Ils paroiſſoient la devoir pouſſer avec vigueur, lorſque Ducaſſe leur propoſa en 1688 le pillage de Surinam. Leur goût naturel ſe réveille ; les nouveaux colons redeviennent corſaires, & leur exemple entraîne preſque tous les habitans.

L’expédition fut malheureuſe. Une partie des combattans périt dans l’attaque ; & les autres faits priſonniers furent envoyés aux Antilles, où ils s’établirent. La colonie ne ſe releva jamais de cette perte. Bien loin de pouvoir s’étendre dans la Guyane, elle ne fit que languir à Cayenne même.

Cette iſle qui n’eſt séparée du continent que par les eaux d’une rivière qui ſe diviſe en deux branches, peut avoir quatorze à quinze lieues de circonférence. Par une conformation que la nature donne rarement aux iſles, élevée ſur les côtés & baſſe au milieu, elle eſt entrecoupée de tant de marais, que les communications n’y ſont guère praticables. Dans une plaine de deux lieues, qui pouvoit être aisément percée de canaux navigables, & dont on n’a pas ſu même égoutter les eaux, a été bâti le ſeul bourg