Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/537

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trompée. Soit que le miniſtère Britannique craignît de dégoûter les Anglois, en leur faiſant payer un terrein que leurs anciens rivaux auroient continué à poſſéder gratuitement ; ſoit qu’on déſirât de ſe débarraſſer de ceux de ces étrangers que leur religion & leurs habitudes pouvoient attacher trop fortement à leur première patrie, il fut réglé que les François ne jouiroient à l’avenir de leurs plantations qu’à bail perpétuel.

Cette dureté ſi contraire aux maximes d’une ſaine politique, les diſperſa. L’émigration ne fut pas pourtant univerſelle. Après la première humeur du mécontement, les plus ſages comprirent qu’ils gagneroient encore plus à racheter les terres dont ils jouiſſoient, qu’à s’aller établir ſur un nouveau ſol dont le fonds ne leur coûteroit rien.

XLIV. Obftacles qui ſe ſont opposés à la proſpérité des iſles neutres.

La Grande-Bretagne ſe promettoit beaucoup des meſures qu’elle avoit priſes pour la proſpérité de ſes conquêtes. Le ſuccès n’a pas répondu à ſon attente, & les cauſes de cet étrange mécompte ſont connues.

À peine les traités eurent aſſuré les trois iſles neutres à l’Angleterre, que la fureur d’y avoir des établiſſemens devint univerſelle.