Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/550

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beau port de l’Angleterre ; Londres conſtruit des vaiſſeaux & fabrique des marchandiſes ; Londres fournit des matelots à la navigation & des bras au commerce ; Londres eſt dans une province tempérée, féconde & centrale. Tout peut y arriver, tout peut en ſortir. Elle eſt vraiment le cœur du corps politique, par ſa ſituation locale. Cette cité n’eſt pas remplie de ſuperbes oiſifs, qui ne font qu’embarraſſer & ſurcharger un peuple laborieux. C’eſt le ſiège de la nation aſſemblée. La, le palais du prince n’eſt ni vaſte, ni vuide. Il y règne par ſa préſence, qui vivifie tout. Le sénat y dicte des loix, au gré du peuple qu’il repréſente. Il n’y craint pas l’aſpect du monarque, ni les attentats du miniſtère. Londres n’eſt point parvenue à ſa grandeur, par l’influence du gouvernement, qui force & ſubordonne toutes les cauſes phyſiques : mais par l’impulſion naturelle des hommes & des choſes, par une forte d’attraction du commerce. C’eſt la mer, c’eſt l’Angleterre, c’eſt le monde entier, qui veulent que Londres ſoit riche & peuplé.

Cependant cet entrepôt immenſe a perdu, avec le tems, quelque choſe de l’eſpèce de monopole, qu’il exerçoit ſur les colonies &

ſur