Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/562

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À ces titres, la Grande-Bretagne pouvoît naguère tout oſer, tout ſe promettre. Ses iſles étoient en sûreté, & celles de ſes rivaux exposées à ſon invaſion. Les ſentimens qu’elle avoit conçus de ſa valeur ; la terreur que ſes armes avoient inſpirée ; le fruit d’une heureuſe expérience acquiſe par ſes amiraux ; la multitude & la bonté de ſes eſcadres : ces différens moyens d’agrandiſſement devoient s’anéantir dans le calme d’une longue paix. L’orgueil de ſes ſuccès ; l’inquiétude inséparable de ſes proſpérités ; le fardeau même des conquêtes, qui ſemble être le châtiment de la victoire : tout la ramenoit donc à la guerre. Les projets de ſon active ambition ont été anéantis par la révolution qui a détaché de ſon empire l’Amérique Septentrionale ; mais la poſſeſſion des iſles, devenues très-riches, que la nature a placées au voiſinage de ce grand continent, encore pauvre, eſt-elle maintenant plus aſſurée aux nations qui les ont défrichées ? C’eſt dans la poſition, c’eſt dans les intérêts, c’eſt dans l’eſprit des nouvelles républiques, que nous allons étudier le ſecret de nos deſtinées.

Fin du quatorzième Livre.