Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/88

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ſiſtances, à la ſalaiſon du poiſſon, à quelques autres productions de peu de valeur, dont il a aſſuré le débouché. Il faut attendre encore plus des arbres à épiceries. Le giroflier a déjà donné des clous qui ne ſont que très-peu inférieurs à ceux qui nous viennent des Moluques ; & tout annonce que le muſcadier ne réuſſira pas moins heureuſement. Mais rien de grand ne pourra ſe tenter ſans capitaux, & ſans capitaux conſidérables.

Ils ſont au pouvoir d’une riche compagnie qui s’eſt formée mais ſans privilège excluſif pour cette partie du Nouveau-Monde. Ce corps dont le fonds primitif eſt de 2 400 000 livres, a obtenu du gouvernement le vaſte eſpace qui s’étend depuis l’Approuague juſqu’à l’Oyapock ; & toutes les facilités qu’on lui pouvoit raiſonnablement accorder pour mettre en valeur ce ſol, regardé comme le meilleur de la Guyane. En attendant que ſes ſuccès lui permettent de s’occuper du deſſèchement des marais & des grandes cultures, cette aſſociation puiſſante a tourné ſes vues vers la coupe du bois, vers la multiplication des troupeaux, vers le coton & le cacao ; mais principalement vers le tabac.