Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/105

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obtinrent leur congé & une propriété. On accorda aux officiers un terrein proportionné à leur grade. Les établiſſemens déjà formés acquirent plus de conſiſtance ; on en forma de nouveaux, où l’intérêt & la sûreté de la colonie l’exigeoient. Cet eſprit de vie & d’activité multiplia les échanges des ſauvages avec les François, & ce commerce ranima les liaiſons entre les deux mondes. Il ſembloit que ces commencemens de proſpérité devoient aller en augmentant, par l’attention qu’avoient les adminiſtrateurs de la colonie, non-ſeulement de bien vivre avec les peuples voiſins, mais encore d’établir entre eux une harmonie générale. Dans un eſpace de quatre ou cinq cens lieues, il ne ſe commettoit pas un ſeul acte d’hoſtilité, choſe peut-être inouïe juſqu’alors dans l’Amérique Septentrionale. On eût dit que les François n’y avoient d’abord échauffé la guerre à leur arrivée, que pour l’éteindre plus efficacement.

Mais cette concorde ne pouvoit pas durer chez des peuples toujours armés pour la chaſſe, à moins que la puiſſance qui l’avoit cimentée, n’employât à la maintenir, une grande ſupériorité de forces. Les Iroquois