Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/107

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diſpoſitions où ils voyoient les Iroquois. Aux ſemences de défection qu’ils jettoient dans leur âme ulcérée, ils ajoutèrent des préſens pour les y engager. On tâcha de débaucher également les autres alliés de la France. Ceux qui réſiſtèrent à la séduction furent attaqués. Tous furent invités, & quelques-uns forcés à porter leur caſtor & les autres pelleteries à la Nouvelle-Yorck, où elles étoient beaucoup mieux vendues que dans la colonie Françoiſe.

Denonville, envoyé depuis peu dans le Canada pour faire reſpecter l’autorité du plus fier des rois, ſouffroit impatiemment tant d’inſultes. Quoiqu’il fût non-ſeulement en état de couvrir ſes frontières, mais d’entreprendre même ſur les Iroquois, comme on ſentoit qu’il ne faiſoit point attaquer cette nation ſans la détruire, on convint de reſter dans une inaction apparente, juſqu’à ce qu’on eût reçu d’Europe les moyens d’exécuter une ſi extrême réſolution. Ces ſecours arrivèrent en 1687 ; & la colonie eut alors onze mille deux cens quarante-neuf perſonnes dont on pouvoit armer environ le tiers.

Avec cette ſupériorité de forces, Denon-