Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/111

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ſonnier au commandant François qui, ne ſachant point que Denonville traitoit avec les Iroquois, fit caſſer la tête à ce malheureux ſauvage. Dès qu’il fut mort, le Rat fit venir un vieux Iroquois, depuis long-tems captif chez les Hurons, & lui donna la liberté pour aller apprendre à ſa nation, que tandis que les François amuſoient leurs ennemis par des négociations, ils continuoient à faire des priſonniers & les maſſacroient. Cet artifice, digne de la politique Européenne la plus conſommée en méchanceté, réuſſit au gré du ſauvage le Rat. La guerre recommença plus vive qu’auparavant. Elle fut d’autant plus durable, que l’Angleterre, depuis peu brouillée avec la France, à l’occaſion du détrônement de Jacques II, crut de ſon intérêt de s’allier avec les Iroquois.

Une flotte Angloiſe, partie d’Europe en 1690, arriva devant Québec au mois d’octobre, pour en former le ſiège. Elle avoit dû compter ſur une foible réſiſtance, par la diverſion que les ſauvages feroient en occupant les principales forces de la colonie. Mais elle fut obligée de renoncer honteuſement à ſon entrepriſe après de grandes