Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/113

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fonde qui préſide à l’équilibre de l’Europe, détermina les Iroquois à reprendre tous ſous divers prétextes, la route de leurs bourgades. Leur retraite entraîna celle des Anglois ; & les François en sûreté dans les terres, réunirent avec autant de ſuccès que de concert, toutes leurs forces à la défenſe de leur capitale.

Les Iroquois enchaînant par politique leur reſſentiment contre la France, & reſtant attachés plutôt au nom qu’à l’intérêt de l’Angleterre ; ces deux puiſſances de l’Europe, irréconciliables par rivalité, mais séparées par le territoire d’une nation ſauvage qui craignoit également les ſuccès de l’une & de l’autre, ne ſe causèrent pas la moitié des maux qu’elles ſe ſouhaitoient ; & la guerre ſe réduiſit à quelques ravages funeſtes aux colons, mais preſque indifférens pour toutes les nations qui la faiſoient. Au milieu des cruautés qu’elle enfanta parmi tous les petits partis combinés d’Anglois & d’Iroquois, de François & de Hurons, qui couroient faire le dégât à cent lieues de leurs habitations, on vit éclore des actions qui ſembloient élever la nature humaine au-deſſus de tant de fureurs.