Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/184

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de vaſtes entrepriſes ſagement combinées, avoit élevé l’édifice d’une fortune immenſe. Il n’avoit pas renoncé à augmenter ſes richeſſes, mais il vouloit que ſes nouveaux projets contribuâſſent à la proſpérité de la monarchie. Une ambition ſi noble tourna ſes regards vers le Miſſiſſipi. Le ſoin d’en défricher le ſol fertile ne l’occupa pas. Son but étoit d’ouvrir par terre & par mer des communications avec l’ancien & le nouveau Mexique, d’y verſer des marchandiſes de toutes les eſpèces, & d’en tirer le plus qu’il pourroit de métaux. La conceſſion qu’il avoit déſirée lui paroiſſoit l’entrepôt naturel & néceſſaire de ſes vaſtes opérations ; & les démarches de ſes agens furent dirigées ſur ce plan magnifique. Mais diverſes tentatives, toutes infructueuſes, l’ayant déſabusé de ſes eſpérances, il ſe dégoûta de ſon privilège & le remit, en 1717, à une compagnie dont le ſuccès étonna toutes les nations.

V. La Louyſiane a une grande célébrité au tems du ſyſtême imaginé par Law. Pourquoi ?

Elle fut formée, par Law, ce célèbre Écoſſois, ſur lequel on n’eut pas, dans le tems, des idées bien arrêtées, & dont le nom paroît aujourd’hui placé entre la foule des