Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bris, dont les intervalles ſe remplirent ſucceſſivement de limon, compoſe avec le tems des bords plus élevés que les parties latérales, qui forment des deux côtés un plan incliné. Il arrive de-là que les eaux une fois ſorties de leur cours naturel n’y rentrent jamais, & qu’elles ſont réduites à s’écouler vers l’Océan, ou à former de petits lacs.

Quand on ne conſidère que la largeur & la profondeur du Miſſiſſipi, on eſt porté à croire que la navigation y eſt très-facile. Cependant elle eſt lente, même en deſcendant, parce qu’il y auroit du danger à la continuer pendant la nuit dans des tems obſcurs ; & qu’au lieu de ces légers canots d’écorce qui ſont d’un uſage ſi commode dans le reſte de l’Amérique, il faut employer des pirogues plus ſolides, & par conséquent plus lourdes, plus difficiles à manier. Sans ces précautions, on ſeroit ſans ceſſe exposé à heurter contre les branches ou contre les racines des arbres entraînés en foule par le fleuve, & ſouvent arrêtés ſous l’eau. Les difficultés augmentent encore quand il s’agit de remonter.