Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/210

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rance, & cette audace lui tint lieu de forces. Les ſauvages ne le crurent pas ſeulement en état de ſe défendre, mais encore de les attaquer. Pour écarter les ſoupçons qu’on pouvoit avoir conçu contre eux, ou dans l’eſpoir d’obtenir leur grâce, pluſieurs de ces nations joignirent leurs guerriers aux ſiens, pour aſſurer ſa vengeance.

Il eut fallu, pour réuſſir, d’autres troupes que des alliés mal intentionnés, & des ſoldats qui ſervoient par force. Cette milice marcha vers le pays des Natchez, avec une lenteur qui n’étoit pas d’un bon augure ; elle attaqua leurs forts avec une molleſſe, qui ne promettoit aucun ſuccès. Heureuſement les aſſiégés offrirent de relâcher tous les priſonniers qu’ils avoient en leur puiſſance, ſi l’on conſentoit à ſe retirer ; & cette propoſition fut acceptée avec une extrême joie.

Mais Perrier ayant reçu quelques ſecours d’Europe, recommença les hoſtilités, dans les premiers jours de 1731. À la vue de ce nouveau péril, la diviſion ſe mit parmi les Natchez, & cette méſintelligence entraîna la ruine de la nation entière. Quelques foibles corps de ces ſauvages furent paſſés au fil de

l’épée ;