Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/216

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vaux occupent cinq ou ſix cens blancs & douze cens noirs.

Sur toute la longueur des terres cultivées dans ces divers établiſſemens, qui appartiennent à la baſſe Louyſiane, règne une chauſſée deſtinée à les garantir des inondations du fleuve. Des larges & profonds foſſés, dont chaque champ eſt entouré, aſſurent une iſſue aux fluides qui auraient percé ou ſurmonté la digue. Ce ſol eſt entièrement vaſeux. Lorſqu’il doit être mis en valeur, on coupe par le pied les groſſes cannes dont il eſt couvert. Dès qu’elles ſont sèches, on y met le feu. Alors, pour peu qu’on fouille la terre, elle ouvre un ſein fécond à toutes les productions qui demandent un terrein humide. Le bled n’y proſpère pas, & il ne pouſſe que des épis ſans grain. La plupart des arbres fruitiers, ne réuſſiſſent pas davantage. Ils croiſſent fort vite ; ils fleuriſſent deux fois chaque année : mais le fruit, piqué des vers, sèche & tombe généralement, avant d’avoir atteint ſa maturité. Il n’y a que le pêcher, l’oranger & le figuier, dont on ne peut aſſez vanter la fertilité.