Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/261

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de quatre au plus, formée par le fleuve Saint-Laurent, ſoixante lieues au-deſſus de Québec. De tous les pays qui l’environnent, il n’en eſt point où le climat ſoit auſſi doux, la nature auſſi belle, la terre auſſi fertile. Quelques cabanes qui s’y étoient comme formées au haſard en 1640, ſe changèrent en une ville régulièrement bâtie & bien percée, qui contenoit quatre mille habitans. Elle fut d’abord exposée aux inſultes des ſauvages : mais on l’entoura d’une mauvaiſe paliſſade, & bientôt d’un mur crenelé d’environ quinze pieds de hauteur. Elle dégénéra ; lorſque les incurſions des Iroquois obligèrent les François de jeter des forts plus loin, pour s’aſſurer du commerce des fourrures.

Les autres colons qui n’étoient point renfermés dans les remparts de ces trois villes, n’habitoient point de bourgades : mais ils étoient épars ſur les rives du fleuve Saint-Laurent. On n’en voyoit point auprès de ſon embouchure. Le terrein y eſt montueux, ſtérile, & ne laiſſe pas mûrir les grains. Les habitations commençoient, au Sud cinquante lieues, au Nord vingt lieues,