Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/302

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& d’éloigner les bateaux, fit ſigne au major Scott de s’y rendre.

Cet officier s’y porte auſſi-tôt avec les ſoldats qu’il commande. Sa chaloupe étant arrivée la première, & s’étant enfoncée dans le moment qu’il mettoit pied à terre, il grimpe ſur les rochers tout ſeul. Il eſpéroit y trouver cent des ſiens, qu’on y avoit envoyés depuis quelques heures. Il n’y en avoit que dix. Avec ce petit nombre, il ne laiſſe pas de gagner le haut des rochers. Dix ſauvages & ſoixante François lui tuent deux hommes, & en bleſſent trois mortellement. Malgré ſa foibleſſe il ſe ſoutient dans ce poſte important à la faveur d’un taillis épais. Enfin ſes intrépides compatriotes, bravant le courroux de la mer & le feu du canon pour le joindre, achèvent de le rendre maître de la ſeule poſition qui pouvoit aſſurer leur deſcente.

Dès que les François virent l’aſſaillant ſolidement établi ſur le rivage, ils prirent l’unique parti qui leur reſtoit, celui de s’enfermer dans Louiſbourg. Ses fortifications étoient défectueuſes ; parce que le ſable de la mer, dont on avoit été obligé de ſe ſervir