Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/312

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poſtes élevés pour la sûreté des divers établiſſemens Anglois, n’avoient pas cette réciprocité de ſoutien & de défenſe, cet enſemble ſans lequel il n’y a point de force. Les Provinces, qui avoient toutes des intérêts diſtincts, & qui n’étoient pas rapprochées par l’autorité d’un chef unique, ne coopéroient pas au bien commun avec ce concours d’efforts & cette unité de ſentimens, qui ſeuls peuvent aſſurer le ſuccès. La ſaiſon d’agir ſe paſſoit en vaines diſputes entre les colons & les gouverneurs. Tout plan d’opérations rejeté par quelque aſſemblée, étoit abandonné. Convenoit-on d’en adopter un, il devenoit public avant ſon exécution ; & ſa publicité le faiſoit ſouvent échouer. Enfin, on étoit irréconciliablement brouillé avec les ſauvages.

Ces peuples avoient toujours la prédilection la plus marquée pour la France. C’étoit une ſorte de retour, qu’ils croyoient devoir à la conſidération qu’on leur avoit témoignée en leur envoyant des miſſionnaires, qu’ils regardoient plutôt comme des ambaſſadeurs du prince, que comme des envoyés de Dieu. Ces miſſionnaires, en étu-