Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/326

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découvrir la deſtinée des empires. D’autres placèrent la ſcience de la divination dans des ſonges, qu’ils ſe plaiſoient à regarder comme les plus sûrs interprètes des volontés céleſtes. Des nations entières prétendirent, par le vol des oiſeaux, par d’autres préſages auſſi frivoles, forcer le ſort à ſe déceler. Mais ce furent principalement les aſtres qu’on ſe plaiſoit à conſulter. On croyoit y voir tracées en caractères ineffaçables les révolutions plus ou moins importantes, qui devoient agiter le globe. Ces rêveries n’avoient pas ſubjugué ſeulement le vulgaire. Elles prirent un égal aſcendant ſur les plus beaux génies.

Depuis que la ſaine philoſophie a détruit ces chimères, on a donné dans un nouvel écueil. Une préſomption trop commune a fait penſer que rien n’étoit plus aisé que de déterminer par des combinaiſons aſſez faciles, ce qui devoit arriver en politique. Sans doute, il eſt poſſible à des eſprits attentifs & réfléchis de prévoir quelques événemens : mais pour une conjecture heureuſe, combien d’erreur !

Les iſles Britanniques ſont plongées dans