Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/328

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de l’année ſuivante, deux bâtimens qui mouillèrent dans la baie de Roenoque, qui fait aujourd’hui partie de la Caroline. Ceux qui les commandoient, dignes d’une confiance dont ils ſe fentoient honorés, montrèrent une complaiſance ſans bornes dans un pays où il s’agiſſoit d’établir leur nation ; & laiſſèrent les ſauvages arbitres des échanges qu’ils leur propoſoient, dans le nouveau commerce qu’on alloit ouvrir avec eux.

Tout ce que ces heureux navigateurs publièrent à leur retour en Europe, ſur la température du climat, ſur la fertilité du ſol, ſur le caractère des habitans qu’ils venoient de connoître, encouragea la ſociété qui les avoit employés. Elle fit partir au printems ſuivant ſept navires, qui débarquèrent à Roenoque cent huit hommes libres, deſtinés à commencer un établiſſement. Une partie de ces premiers colons ſe fit maſſacrer par les ſauvages qu’on avoir outragés ; le reſte, pour avoir négligé de pourvoir à ſa ſubſiſtance par la culture, périſſoit de faim & de misère, lorſqu’il lui vint un libérateur.

Ce fut François Drake, ſi diſtingué de la foule des navigateurs, pour avoir, le