Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/330

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nes, des deux ſexes, aſſujetties à un gouvernement régulier, & ſuffiſamment pourvues de tout ce qui étoit néceſſaire pour leur défenſe, pour la culture & pour le commerce.

Ces commencemens donnoient des eſpérances : mais elles ſe perdirent dans le cahos & la diſgrace où ſe précipita Raleigh, entraîné par les caprices d’une imagination ardente. La colonie, privée de l’appui de ſon fondateur, tomba dans un entier oubli.

Il y avoit douze ans qu’on l’avoir entièrement perdue de vue ; lorſque Goſnold, l’un des premiers aſſociés, réſolut, en 1602, de la viſiter. Son expérience dans la navigation, lui fit ſoupçonner qu’on n’avoit pas connu juſqu’alors la route qu’il falloit tenir ; & qu’en prenant par les Canaries, par les iſles Caraïbes, on avoit inutilement allongé le voyage de plus de mille lieues. Ses conjectures le déterminèrent à s’éloigner du Sud, & à tourner à l’Oueſt. La tentative lui réuſſit : mais en arrivant ſur les côtes d’Amérique, il ſe trouva plus au nord que tous ceux qui l’avoient précédé. La contrée où il aborda, enclavée depuis dans la Nouvelle-Angleterre, lui fournit une grande