Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/338

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les cauſes eccléſiaſtiques ; & leur fiſc s’accrut avec le tems du dixième des revenus d’un clergé, qui levoit le dixième de tous les biens du royaume.

Lorſque ces pieuſes vexations eurent été portées en Angleterre, auſſi loin qu’elles pouvoient aller ; Rome chrétienne y aſpira au pouvoir ſuprême. Les fraudes de ſon ambition étoient couvertes d’un voile ſacré. Elle ne ſappoit les fondemens de la liberté, qu’avec les armes de l’opinion. C’étoit oppoſer l’homme à lui-même, & ſubjuguer ſes droits par ſes préjugés. On la vit s’établir arbitre deſpotique entre l’autel & le trône, entre le prince & les ſujets, entre un monarque & les rois ſes voiſins. Elle allumoit l’incendie de la guerre avec ſes foudres ſpirituels. Mais il lui falloit des émiſſaires, pour répandre la terreur de ſes armes. Elle appela les moines à ſon ſecours. Le clergé séculier, malgré le célibat qui le séparoit des attachemens du monde, y tenoit par les liens de l’intérêt, ſouvent plus forts que ceux du ſang. Une claſſe d’hommes iſolés de la ſociété par des inſtitutions ſingulières qui devoient les porter au fanatiſme, par une

ſoumiſſion,