Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/342

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ment dangereux pour la religion & pour le trône.

Charles adopta aiſement des conſeils qui n’étoient que trop conformes aux principes de deſpotiſme qu’il avoit reçus de Buckingham, ſon favori, le plus corrompu des hommes, le plus corrupteur des courtiſans. Pour préparer de loin la révolution qu’il méditoit, il éleva pluſieurs évêques aux premières dignités du gouvernement, & leur conféra la plupart des charges qui donnoient une grande influence dans les réſolutions publiques. Ces ambitieux prélats, devenus comme les maîtres d’un prince qui avoit la foibleſſe de ſe conduire par les inſpirations d’autrui, montrèrent l’ambition ſi familière au clergé, d’élever la juriſdiction eccléſiaſtique, à l’ombre de la prérogative royale.

On les vit multiplier à l’infini les cérémonies de l’égliſe, ſous prétexte qu’elles étoient d’inſtitution apoſtolique, & recourir, pour les faire obſerver, aux actes de l’autorité arbitraire du prince. Le deſſein paroiſſoit formé de rétablir, dans tout ſon éclat, ce que les proteſtans appeloient l’idolâtrie romaine, dut-on employer, pour y réuſſir, les