Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/358

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Quand même le Nouveau-Monde, on ne ſait par quelle voie, auroit été repeuplé de nos hordes errantes, cette époque ſeroit encore d’une date ſi reculée, qu’elle laiſſeroit aux habitans de l’Amérique une très-grande antiquité. Ce ne ſeroit plus trois ou quatre ſiècles, qu’il ſuffiroit de donner à la fondation des empires du Mexique & du Pérou ; puiſqu’en ne trouvant dans ces pays aucun procédé de nos arts, aucune trace des opinions & des uſages répandus ſur le reſte du globe, on y a pourtant vu une police & une ſociété, des inventions & des pratiques qui, ſans montrer aucune trace des tems antérieurs à un déluge, ſuppoſoient une allez longue ſuite de ſiècles poſtérieurs à cette cataſtrophe. Car, quoiqu’au Mexique, comme en Égypte, l’enceinte d’un pays environné d’eaux, de montagnes, ou d’obſtacles inſurmontables à franchir, ait dû forcer les hommes qui s’y trouvoient enfermés, à ſe policer & à s’unir, après s’être d’abord déchirés & divisés par une guerre ſanglante & continuelle ; cependant on ne pouvoit inventer & cimenter qu’à la longue un culte & une légiſlation qu’il étoit impoſſible d’avoir