Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/373

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tion, des vents & des courans, tient ſans doute plus libre ou moins embarraſſée.

Le vent du nord-oueſt, qui règne preſque continuellement durant l’hiver, & très-ſouvent en été, excite dans la baie même, des tempêtes effroyables. Elles ſont d’autant plus à craindre, que les bas-fonds y ſont très-communs. Heureuſement on trouve de diſtance en diſtance, des groupes d’iſles aſſez élevées pour offrir un aſyle aux vaiſſeaux. Outre ces petits archipels, on voit dans l’étendue de ce golfe, des maſſes iſolées de rochers nus & ſans arbres. À l’exception de l’algue marine, cette mer produit auſſi peu de végétaux que les autres mers du Nord.

Dans les contrées qui bordent cette baie, le ſoleil ne ſe lève, ne ſe couche jamais, ſans un grand cône de lumière. Lorſque ce phénomène a diſparu, l’aurore boréale en prend la place, & blanchit l’hémiſphère de rayons colorés & ſi brillans, que leur éclat n’eſt pas même effacé par la pleine lune. Cependant le ciel eſt rarement ſerein. Dans le printems & dans l’automne, l’air eſt habituellement rempli de brouillards épais ;