leurs enfans, juſqu’à l’âge de cinq ou ſix ans. Comme elles les portent ſouvent ſur leurs épaules, ces nourriſſons leur tirent fortement les mamelles avec les mains, & s’y tiennent preſque ſuſpendus.
Les Eſkimaux n’ont, ni des hordes entièrement noires, comme on a prétendu le ſoutenir & l’expliquer, ni des habitations creusées ſous terre. Comment pourroient-ils excaver un ſol, que le froid rend plus dur que la pierre ? Comment vivroient-ils dans des creux, où ils ſeroient ſubmergés à la moindre fonte des neiges ?
Croiroit-on que ces peuples paſſent l’hiver ſous des huttes conſtruites à la hâte de cailloux liés entre eux par un ciment de glace, ſans autre feu que celui d’une lampe allumée au milieu de la cabane, pour y faire cuire le gibier & le poiſſon dont ils ſe nourrirent ? La chaleur de leur ſang & de leur haleine, jointe à la vapeur de cette légère flamme, ſuffit pour changer leurs caſes en étuves.
Les Eſkimaux vivent conſtamment au voiſinage de la mer, qui fournit à toutes leurs proviſions. Leur ſang & leur chair,