Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/385

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habituellement les ſauvages ſur la meſure, ſur le poids, ſur la qualité de ce qu’on leur livre ; & la léſion eſt à-peu-près d’un tiers.

Ce brigandage méthodique doit faire deviner que le commerce de la baie d’Hudſon eſt ſoumis au monopole. La compagnie qui l’exerce n’avoit originairement qu’un fonds de 241 500 livres, qui a été porté ſucceſſivement à 2 380 500 livres. Ce capital lui vaut un retour annuel de quarante ou cinquante mille peaux de caſtor ou d’autres animaux, ſur leſquelles elle fait un bénéfice exorbitant qui excite l’envie & les murmures de la nation. Les deux tiers de ces belles fourrures ſont conſommés en nature dans les trois royaumes, ou employés dans les manufactures nationales. Le reſte paſſe en Allemagne, où le climat lui ouvre un débouché fort avantageux.

VII. Y a-t-il dans la baie d’Hudſon, un paſſage qui conduiſe aux Indes Orientales ?

Mais ce n’eſt ni l’extraction de ces ſauvages richeſſes, ni l’accroiſſement que ce commerce pourroit recevoir s’il devenoit libre, qui ont ſeuls fixé l’attention de l’Angleterre & de l’Europe entière ſur cette partie glaciale du Nouveau-Monde. La baie d’Hudſon a été long-tems regardée, & on