Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/388

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avant dans les autres mers, à proportion que ces divers canaux communiquent avec le grand réſervoir par des ouvertures plus ou moins conſidérables ; d’où il s’enſuit, que ce mouvement périodique n’exiſte point, ou ne ſe fait preſque pas ſentir dans la Méditerranée, dans la Baltique, & dans les autres golfes qui leur reſſemblent. La ſeconde vérité de fait eſt, que les marées arrivent plus tard & plus foibles dans les lieux éloignés de l’océan, que dans les endroits qui le ſont moins. La troiſième eſt, que les vents violens qui ſoufflent avec la marée, la font monter au-delà de ſes bornes ordinaires, & qu’ils la retardent en la diminuant, lorſqu’ils ſoufflent dans un ſens contraire.

D’après ces principes, il eſt conſtant que ſi la baie d’Hudſon étoit un golfe enclavé dans des terres, & qu’il ne fût ouvert qu’à la mer Atlantique, la marée y devroit être peu marquée ; qu’elle devroit s’affoiblir en s’éloignant de ſa ſource, & qu’elle devroit perdre de ſa force, lorſqu’elle auroit à lutter contre les vents. Or, il eſt prouvé, par des obſervations faites avec la plus grande intelligence, avec la plus grande préciſion, que