Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/392

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L’utilité, les avantages de la découverte qui reſte à faire, ſont ſi ſenſibles, qu’il y auroit de l’inconséquence à l’abandonner. Il eſt de l’intérêt comme de la dignité de la Grande-Bretagne, de pourſuivre ſes tentatives juſqu’à ce qu’elle ait réuſſi, ou que l’impoſſibilité du ſuccès lui ſoit démontrée. La réſolution qu’elle a priſe, en 1745, de promettre une récompenſe conſidérable aux navigateurs qui réuſſiroient dans ce grand projet, montre ſa ſageſſe juſques dans ſa généroſité : mais ne ſuffit pas pour atteindre au but qu’elle ſe propoſe. Le miniſtère Anglois ne peut ignorer que les efforts de l’état ou des particuliers n’y parviendront pas, juſqu’à ce que le commerce de la baie d’Hudſon ſoit entièrement libre. Il doit l’être pour toutes ſortes de raiſons, & en particulier parce que le terme de l’octroi accordé par Charles II, eſt expiré depuis long-tems & n’a jamais été légalement prolongé. La compagnie qui l’exerce depuis 1670, non contente de négliger l’objet de ſon inſtitution, en ne faiſant aucune démarche pour découvrir le paſſage du Nord-Oueſt, a contrarié de toutes ſes forces ceux que l’amour de la