Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/402

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de leurs eſpérances. Il eſt vraiſemblable que la cour de Londres elle-même ne penſoit pas plus favorablement de ſon opération. C’eſt le mécontentement, déjà connu, de la plupart de ſes provinces du Nouveau-Monde, qui lui inſpira cet arrangement. On doit croire qu’elle reviendra ſur ſes pas, lorſque la politique & les circonſtances le lui permettront.

Mais enfin, qu’eſt devenu le Canada durant le cours de ces révolutions trop rapidement arrivées dans le gouvernement ?

La population que les combats y avoient ſenſiblement diminuée, s’eſt élevée à cent trente mille âmes dans l’eſpace de ſeize ans. La province n’a pas dû cet accroiſſement à de nouveaux colons. À peine y eſt-il arrivé aſſez d’Anglois pour remplacer mille ou douze cens François qui en étoient ſortis après la conquête. C’eſt la paix, c’eſt l’aiſance, c’eſt la multiplication des travaux utiles qui ſeuls ont produit cet événement heureux.

Les premières années de tranquilité ont ſervi à tirer la colonie de l’eſpèce de cahos où une guerre malheureuſe & deſtructive

l’avoit