Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/408

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& ſans ſubſiſtance. On imagina de leur partager le ſol de Saint-Jean, ſous la condition qu’après dix ans d’une jouiſſance gratuite, ils paieroient chaque année au fiſc, comme dans la plupart des provinces du continent Américain, 2 liv. 10 s. 7 den. & demi pour chaque centaine d’acres qu’ils poſſéderoient. Très-peu de ces nouveaux propriétaires avoient la volonté de ſe fixer dans ces régions lointaines ; très-peu étoient en état de faire les avances qu’exigeoient des défrichemens un peu étendus. Preſque tous cédèrent, pour plus ou moins de tems, pour une rente plus ou moins modique, leurs droits à des Irlandois, ſur-tout à des montagnards Écoffois. Le nombre des colons ne s’élève pas encore au-deſſus de douze cens. La pêche de la morue & diverſes cultures les occupent. Ils n’ont aucune liaiſon d’affaires avec l’Europe. C’eſt avec Québec, c’eſt avec Hallifax ſeulement qu’ils commercent.

Juſqu’en 1772, Saint-Jean fut une dépendance de la Nouvelle-Écoſſe. À cette époque, il forma un état particulier. On lui donna un gouverneur, un conſeil, une aſſemblée, une douane, une amirauté. C’eſt le port la Joie,