Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/410

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bandonner qu’à ceux qui auroient des moyens ſuffiſans pour la rendre utile. Ceux qui formeront cette entrepriſe avec les fonds néceſſaires, trouveront un débouché avantageux dans toutes les iſles occidentales de l’Amérique. Ils en trouveront même ſur les côtes & dans les ports du continent ſeptentrional, où l’on éprouve déjà la cherté du bois, & où elle ſe fera toujours ſentir davantage. Ce genre d’induſtrie formera à la colonie une navigation qui s’accroîtra ſans ceſſe, qui accroîtra même ſes pêcheries : mais non juſqu’au point de jamais égaler celles de Terre-Neuve.

XI. Deſcription de l’iſle de Terre-Neuve.

Située entre les quarante-ſix & cinquante-deux degrés de latitude nord, cette iſle n’eſt séparée de la côte de Labrador que par un canal de médiocre largeur, connu ſous le nom de détroit de Belle-Iſle. Sa forme triangulaire renferme un peu plus de trois cens lieues de circonférence. On ne peut parler que par conjecture de ſon intérieur, parce qu’on n’y a jamais pénétré bien avant, & que vraiſemblablement perſonne n’y pénétrera, vu la difficulté de le tenter, & l’inutilité, du moins apparente, d’y réuſſir. Le peu qu’on en connoit eſt rempli de rochers eſcarpés, de mon-