Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/447

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d’en être ſeuls les maîtres ; & ils furent aſſez malheureux pour le trouver.

Lorſqu’ils arrivèrent en Acadie, la péninſule & les forêts du continent voiſin, étoient remplies de petites nations ſauvages. Ces peuples avoient le nom général d’Abenaquis. Quoiqu’auſſi guerrière que les autres nations ſauvages, ils étoient plus ſociables. Les miſſionnaires s’étant inſinués aisément auprès d’eux, vinrent à bout de les entêter de leurs dogmes, juſqu’à les rendre enthouſiaſtes. Avec la religion qu’on leur prêchoit, ils prirent la haine du nom Anglois, ſi familière à leurs apôtres. Cet article fondamental de leur nouveau culte, étoit celui qui parloit le plus à leurs ſens, le ſeul qui favorisât leur paſſion pour la guerre : ils l’adoptèrent avec la fureur qui leur étoit naturelle. Non contens de ſe refuſer à tout commerce d’échange avec les Anglois ; ils troubloient, ils ravageoient ſouvent les frontières de cette nation. Les attaques devinrent plus continuelles, plus opiniâtres & plus régulières, depuis qu’ils eurent choiſi pour leur chef Saint-Caſteins, Capitaine du régiment de Carignan, qui s’étoit fixé parmi eux, qui avoit épousé une de