Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/474

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de ſon âme, de porter des cheveux longs. Cette abomination excitant l’indignation de tous les gens pieux ; nous, magiſtrats, zélés pour la pureté de la foi, déclarons expreſſément & authentiquement que nous condamnons l’impie uſage de laiſſer croître ſa chevelure ; uſage que nous regardons comme une choſe évidemment indécente & malhonnête, qui défigure horriblement les hommes, offenſe les âmes ſages & modeſtes, autant qu’elle corrompt les bonnes mœurs. Juſtement indignés contre ce ſcandaleux uſage, nous prions, exhortons, invitons inſtamment tous les anciens de notre continent, de faire éclater leur zèle contre cette odieuſe coutume, de la proſcrire par toutes ſortes de moyens, & ſur-tout d’avoir ſoin que les membres de leurs égliſes n’en ſoient point ſouillés ; afin que ceux qui, malgré ces sévères défenſes & les voies de correction qui ſeront pratiquées à ce ſujet, ne ſe hâteront pas de s’interdire cet uſage, aient Dieu & les hommes en même tems contre eux ».

Ce rigoriſme, qui rend l’homme dur à lui-même, puis inſociable ; d’abord victime,