Aller au contenu

Page:Raynal - L’Homœopathie, épître à Mme, 1854.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 4 —

Tantales du progrès oubliés par le ciel
Nous n’aurions point nos parts du luxe officiel !
C’est calomnier Dieu, dont la bonté prodigue
Jamais au genre humain n’ouvrit plus large digue.
Si nous serrions nos rangs sur les chemins tracés
Quels peuples, quels travaux ne seraient distancés !
En avant donc traînards ! la marâtre Coutume
N’a qu’un lait sans vigueur, saturé d’amertume ;
Plus vous épuiseriez ses mamelons flétris,
Plus s’aigrirait le fiel dont ils furent pétris.
La nature est féconde en puissantes ressources :
Il en est temps encor, vivez des fortes sources ;
Et ne figurez plus, loin du fleuve divin,
L’arbuste étiolé que l’onde appelle en vain.

Quel champ s’ouvre à vos yeux par la loi des semblables,
Qui ne laisse à la Mort que des troncs incurables !
Une fois constaté l’incident anormal,
Le remède est connu, le doigt est sur le mal.
Il ne s’agit point là de lueurs indécises :
Où le trouble est flagrant les clartés sont précises.
Le secours au hasard ne peut être donné :
Par les maux ressentis lui-même est ordonné ;
Et l’effet est si prompt qu’il semble une merveille !
 
Imaginez deux bras de puissance pareille,
L’un poussant une porte, et l’autre l’arrêtant ;
Juste au même degré l’un l’autre résistant,
Pas un d’eux n’a pouvoir de gagner d’intervalle :
L’équilibre est le fruit de leur lutte rivale.
C’est ainsi qu’Hahnemann, aux agents destructeurs,
Quels que soient leurs efforts oppose des lutteurs.