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LES ARBRES


I


 
Chaque fois que je vous retrouve à ma fenêtre,
Arbres parisiens, nourris d’un sol impur,
Je vous salue avec tout l’élan de mon être,
Vous qui parlez d’espace et de joie et d’azur
À ce cœur, comme vous, nostalgique et champêtre,
Et que la ville noire étrangle dans ses murs.

Vous m’évoquez, parmi la campagne infinie,
Vos frères villageois bourgeonnant aux vergers,
Quand le printemps va naître, ou ruisselants de pluie,
Ou claironnant l’Été sur la route éblouie,
Ou, quand la Chienne aboie au ciel de la prairie,
Rassasiés de flamme et d’orage chargés.