Page:Raynaud - À l’ombre de mes dieux, 1924.djvu/50

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C’est tout le sang détruit qui remonte à vos faîtes
Et bouillonne et reprend pour de nouvelles fêtes
Possession du monde en verdoyants transports ;
Et c’est pourquoi je trouve aux rumeurs que vous faites
Plus de jour qu’il n’en sort de la voix des prophètes,
Arbres puissants levés de la cendre des morts !


VII


 Maudit qui porte en vous la hache et la cognée
Si la seule avarice a dirigé son bras ;
Que la dent d’un reptile ou l’ortie acharnée,
Lie un cri de douleur à chacun de ses pas,
Et qu’au chantier sinistre où sa vie est bornée,
Il roule, enseveli vivant sous les plâtras !

Confessant à ce coup, pris d’un remords utile,
Son geste sacrilège et qu’il est odieux
De déchaîner l’orgie effroyable des villes
À la place où vos bras s’appuyaient sur les cieux,
Ô grands bois nourriciers, sanctuaires, asiles,
Temple auguste où se prend la vision de Dieu !