Page:Raynaud - À l’ombre de mes dieux, 1924.djvu/93

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Toute ma foi revenue
S’exalte aux alléluias
Que jette aux vents, sous la nue,
Un sentier d’acacias.

Il rallume le fantôme
Éteint de mes jours heureux,
Je revois le puits, le chaume,
L’abeille, le chemin creux,

Le perron de vigne brune,
La prairie où vient le soir,
Le village au clair de lune
Et l’élan du clocher noir.

À ces images rustiques,
Il juxtapose un tableau
De féerie, où les portiques
Carillonnent de jets d’eau.

Mon enfance émerveillée
Retrouve songeuse, au bout
De l’allée ensoleillée,
Le palais rose debout.