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Page:Raynaud - Baudelaire et la Religion du dandysme, 1918.djvu/25

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ET LA RELIGION DU DANDYSME

Le 30 juin 1845, il est pris d’un tel accès de désespoir qu’il veut disparaître et se frappe d’un coup de couteau. D’aucuns n’ont voulu voir qu’une feinte dans cette tentative de suicide ; mais il suffit pour être édifié sur la valeur de son geste, d’ailleurs conforme à la tradition romantique, de se remémorer ce que Baudelaire dit du suicide, « seul sacrement de la religion du dandysme ».

Baudelaire a survécu, mais une part de son génie a sombré peut-être, parce que l’épanouissement de ses facultés exigeait l’indépendance et le loisir. Les poèmes culminants de l’édition primitive des Fleurs


    libraires à Alençon, d’une part, et M. Charles Baudelaire, littérateur, d’autre part,

    « a été convenu ce qui suit :

    « M. Charles Baudelaire vend à MM. Poulet-Malassis et Eugène de Broize deux ouvrages, l’un des Fleurs du Mal, l’autre Bric à brac esthétique.

    « M. Charles Baudelaire livrera les Fleurs du Mal le vingt janvier prochain et le Bric à brac esthétique à la fin de février.

    « Chaque tirage sera de mille exemplaires.

    « Pour prix de cette vente M. Charles Baudelaire touchera par chaque volume tiré, vendu ou non vendu, vingt-cinq centimes, soit un huitième du prix marqué sur le catalogue de MM. Poulet-Malassis et Eugène de Broize.

    « M. Charles Baudelaire s’interdit la reproduction sous quelque forme que ce soit de tout ou partie de la matière contenue dans ces deux volumes.

    « M. Charles Baudelaire ne pourra offrir ces ouvrages ou l’un de ces ouvrages à un autre libraire qu’au cas où les éditeurs, n’ayant plus en magasin qu’un petit nombre d’exemplaires, se refuseraient à les réimprimer.

    « Fait double à Paris ce 30 décembre 1856. »