Aller au contenu

Page:Raynaud - Le Signe, 1887.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

À TRIANON


À Louis Lenormand


Je trouve un charme étrange à tes longues allées
S’ouvrant comme une ogive à l’horizon vermeil,
À tes taillis déserts et fouettés de soleil
Où les oiseaux sans peur s’ébattent par volées.

Tes faunes à jamais sans espoir de réveil,
Gisent meurtris au fond des vasques maculées,
Mais on sent au dessus des ruines déroulées,
Passer le souffle ardent d’un grand siècle en sommeil

Et tel qu’un cœur ému par un air doux et tendre,
Sent lui monter des pleurs dès qu’il vient à l’entendre
Je ne sais quoi de triste à le voir me revient,

Et ma mélancolie évoque sous les arbres
Où dort, enseveli ton peuple blanc de marbres,
Un menuet conduit sur un rythme ancien.