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Page:Raynaud - Poésies, 1900.djvu/239

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LE SIGNE


Là, toujours se renouvelle
À l’ombre, un joyeux concert.
Flore y demeure fidèle,
Et le myrte est toujours vert.
La Grâce y rit toute nue,
Et Cyprine, continue,
Y commande aux éléments,
Pallas, tandis, de sa flamme
Tranquille, échauffant les âmes,
Épure les sentiments.
 
Là, Sapho, d’un bruit de lyre,
Enivre ses jeunes sœurs,
Anacréon du délire
Qui le tient, dit les douceurs.
La Foi désarme l’Envie,
On y cueille de la Vie
Les roses, sans s’y blesser,
Jamais la Mort, si deux bouches
S’unissent, d’un coup farouche,
Ne vient les désenlacer.