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DES TEMPLIERS


les divers interrogatoires qui eurent lieu en France ; mais je dois faire quelques observations sur celui des cent quarante détenus au Temple.

Cet interrogatoire, dont Dupui avait donné la notice, est écrit sur un immense rouleau de parchemin, dans la forme d’un procès littératoire. Il est évident qu’il a été rédigé hors de la présence des accusés, sur les notes successivement prises dans les diverses séances. On reconnaît, dans ce manuscrit, tous les caractères d’authenticité matérielle qu’on exige pour les titres de ce temps là ; mais, quant à l’authenticité morale, il est peut-être permis d’élever de grands doutes.

Il est très probable que plusieurs chevaliers, séduits par les promesses, épouvantés par les menaces, ou vaincus par les tortures, firent des aveux ; mais ces aveux, obtenus par la séduction ou arrachés par la douleur, aggravent le crime et l’opprobre des accusateurs.

L’interrogatoire suppose que cent trente-sept chevaliers firent des aveux, peut-être il paraîtra évident que, dans le nombre des cent quarante interrogés, il s’en trouva plus