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DES TEMPLIERS


malheur et de la vertu, que ne l’auraient été ses dénégations continuelles.

Elle rassura la constance des chevaliers qui n’avaient jamais fait d’aveux, et surtout elle apprit aux faibles qui, en cédant aux tourments, à la crainte, à la séduction, étaient déchus de l’honneur, qu’ils pouvaient encore retourner à leur devoir.

Ainsi l’exemple et le signal du grand maître préparèrent la vertu stoïque et chrétienne de tant de victimes, qui rétractèrent ensuite leurs aveux, et périrent glorieusement pour les avoir rétractés.

Si Jacques de Molay tomba dans une première erreur, cette erreur devint donc pour lui-même, et pour de dignes chevaliers, le sujet d’une gloire nouvelle.

Si non errasset, fecerat ille minus.

Sans cette erreur, peut-être il paraîtrait moins grand.

Que le grand-maître ait été le premier à se rétracter, c’est ce dont il n’est pas permis de douter, d’après le mémoire qu’on trouve au trésor des Chartres, indiqué sous le titre :