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DES TEMPLIERS


mandèrent qu’il traitât avec bonté le grand-maître et les autres chefs.

Et cependant il est prouvé par les pièces mêmes de la procédure, que quand le grand-maître comparut à Paris par-devant les commissaires apostoliques, il était dans le plus grand dénuement ; il se plaignait hautement de n’avoir pas quatre deniers qu’il pût dépenser pour la défense de l’ordre, ou pour tout autre objet. Il demanda de pouvoir entendre la messe et les offices divins. Il s’obstina à requérir plusieurs fois d’être au plus tôt présenté au pape pour justifier l’ordre devant lui.

Si le grand-maître eût fait à Chinon les aveux qu’on suppose, peut on douter qu’il n’eût aussitôt recueilli le prix de sa complaisance ? L’aurait-on laissé dans une prison et dans un état indigent ?

S’il avait été réconcilié avec l’Eglise, aurait-il été réduit à la nécessité de demander aux commissaires apostoliques la permission

    ecclesiæ, autoritate nostra absolutionis beneficium impenderunt (Bulle de Clément V, 2 des ides d’août, an 3).