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DES TEMPLIERS


sait de sa rétractation antérieure publique et judiciaire, n’autorisait point à aggraver la peine.

D’ailleurs, c’était aux seuls juges qui avaient déjà statué, qu’il eût appartenu de statuer encore. Aussi les commissaires apostoliques avaient-ils renvoyé au lendemain.

Le conseil assemblé par le roi devança leur décision et se chargea lui seul de l’odieux d’un supplice ordonné contre toute justice, contre tout droit, contre toute forme.

Le grand-maître monta courageusement sur l’échafaud ; il mourut en chevalier chrétien, en héros martyr.

Son innocence, celle de son ordre et de ses chevaliers ne sont plus révoquées en doute, ne peuvent plus l’être (1)[1].

  1. (1) Le grand Arnauld n’avait pas hésité de les croire innocents ; il avait même osé faire de la constance des templiers un argument en faveur des catholiques. « Il n’y a presque personne qui ne croie maintenant que les templiers avaient été faussement accusés de faire faire des impiétés, des idolâtries, et des impuretés à tous les chevaliers qu’ils recevaient dans leur ordre, quoique ceux qui les ont condamnés l’aient pu faire de bonne foi, parce