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Les Révoltées de Brescia

Je venais seulement d’entrer à Brescia.

À peine m’étais-je installé, avec mon état-major, à la maison de ville qu’un jeune homme fort élégamment vêtu vint se présenter devant moi. Assez bien fait, il avait un de ces jolis visages un peu efféminés dont Raphaël nous a laissé le portrait. Il me dit sans préambule :

— Son Excellence désire-t-elle connaître le nom des conspirateurs ?

— Quels conspirateurs ? lui demandai-je.

— Ceux qui ont juré d’anéantir l’armée autrichienne. Son Excellence ne doit pas croire qu’elle en a déjà fini avec Brescia ?

— Je ne le pense pas non plus, répliquai-je, et je fais bonne garde. Mais, comment sais-tu qu’il y a une conspiration ?

— J’ai surpris le secret d’un des conjurés.

— Tu es donc un traître ou un espion ?

— Ni l’un ni l’autre.

— Un délateur en tout cas !