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Prise au piège

— Voilà des paroles bien graves, signera, répondis-je, pour une bouche aussi jeune.

Je la regardai. Sans être petite elle avait la taille courte et assez forte ; un visage aux grâces mignonnes, gentilles, presque enfantines, contrastait avec l’embonpoint naissant de son corps. Elle portait une mantille à l’espagnole et une jupe de satin noir ; aucun bijou, sauf une broche ornée d’une grosse émeraude dont les feux verts étaient pour ses amis un symbole d’espérance.

— Qu’on me laisse partir ! s’écria-t-elle comme mes officiers s’étaient approchés d’elle et l’entouraient. Qu’on me laisse partir ! Je ne veux pas rester ici une minute de plus.

— Et pourquoi êtes-vous venue, cara signora ?

— Un doux cœur et une bourse plus douce encore sans doute l’attendaient ici, chuchota Esther.