domestique, un paysan peut-être aurait pu l’entendre.
Tandis qu’avec cette balle dans la tête,
qui a fait de sa figure une bouillie sanglante,
personne ne peut plus reconnaître son cadavre.
J’ai eu soin de le déshabiller, d’emporter chez
moi ses vêtements et de les brûler. Mais n’as-tu
pas commis quelque imprudence quand il était
avec toi ?
La princesse raconta la scène qui s’était passée entre elle et le gouverneur.
— Oh ! s’écria Madame Narischkin, pourquoi faire arrêter Soubotcheff ?
— Parce que dans un assassinat bien organisé, il faut d’avance choisir le faux coupable sur lequel iront s’égarer les soupçons.
— Mais s’il te dénonce, à son tour ?
— Je suis tranquille. Il n’osera jamais rien dire contre moi.
— Pauvre Soubotcheff ! fit Madame Narischkin pensive.